Beaucoup pensent que les conséquences sont incalculables face à de larges segments de la population allemande à la lumière des prix élevés et du manque de ressources énergétiques, sommes-nous confrontés à un changement dramatique qui sapera les gains du miracle économique allemand et le niveau de bien-être?
Dans la première semaine de l’épisode de juillet du vaste talk-show politique allemand, Maebert Eilner, le présentateur a demandé au chancelier allemand Olaf Schulz si l’Allemagne était en train de faire faillite économique, et sa réponse a été : « Bien sûr que non, toutes les attentes sont que nous serons en mesure de revenir au niveau d’avant Corona dans un court laps de temps, à condition que la guerre en Ukraine ne s’étende pas et qu’il y ait des effondrements économiques mondiaux incontrôlables. »
Répondant aux questions des citoyens qui ont participé à l’épisode sur les conséquences de la guerre en Ukraine, de Corona et du changement climatique, le chancelier a expliqué comment il s’est personnellement levé et est resté contre les sanctions sur le gaz russe, et a expliqué en de nombreux termes généraux et caoutchouteux comment son gouvernement se préparait à faire face à plusieurs scénarios pour éviter des conséquences catastrophiques pour l’économie allemande, en particulier dans les industries et l’artisanat, qui sont son principal nerf.
Une question fondamentale qui est passée ! Le présentateur de l’émission, Maebert Ellner, dont le nom passe, est décédé, d’autant plus que beaucoup pensent que les conséquences catastrophiques ont déjà été largement résolues, y compris les entreprises, les familles et les individus côte à côte. Ce point de vue est motivé non seulement par l’accumulation rapide de l’endettement, mais aussi par les conséquences de la guerre en cours en Ukraine et avant elle par les conséquences de la pandémie de Corona. La dette publique de l’Allemagne est actuellement proche de 2 400 milliards d’euros, un chiffre élevé pour l’Allemagne, connue pour ses politiques budgétaires conservatrices, d’autant plus qu’elle représente environ 65% du PIB. En outre, l’économie a souffert de taux d’inflation élevés de 7 à 9% au cours des trois derniers mois, une proportion terrifiante dans un pays qui, pendant des décennies, est resté le premier champion mondial de la stabilité économique.
Alors que l’économie allemande est loin d’être en faillite à court terme, selon les instituts économiques allemands et les institutions internationales spécialisées, les développements économiques dramatiques auxquels nous assistons depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en termes de hausse des prix des sources d’énergie, des matières premières et de l’alimentation ouvrent les développements futurs à toutes les possibilités et menacent davantage d’entreprises de faillite. Les prix de l’essence ont plus que doublé en moins d’un an et les coûts de production ont augmenté de 30 à 70%. Cela conduit non seulement à la suspension totale ou partielle de ces entreprises, mais aussi, sans précédent, à la baisse du niveau de vie de larges segments de la société allemande, y compris la classe moyenne. On estime que les familles et leur nombre en Allemagne devront supporter des coûts supplémentaires compris entre 3 000 et 5 000 euros avant l’hiver prochain, compte tenu de la hausse des prix de l’énergie. Bien que les récentes subventions gouvernementales de 30 milliards d’euros pour les transports publics et la consommation d’énergie aient quelque peu atténué la folie des prix, l’ampleur de la peur de la pauvreté, l’incapacité à payer les factures d’énergie et de chauffage et les coûts de la vie quotidienne d’ici l’hiver à venir sont devenus un cauchemar pour des millions d’Allemands ces jours-ci. Leurs craintes d’un hiver rigoureux augmentent également alors que plus d’un parti annonce son intention de réduire les températures de chauffage en dessous de 20 degrés. C’est par exemple le cas du géant du logement et de l’immobilier Funovia, qui entend faire la réduction de 17 degrés les nuits d’hiver l’hiver prochain. Les pénuries d’énergie et le risque d’accident vasculaire cérébral sont de plus en plus redoutés lorsqu’il s’agit de risques de faillite qui menacent particulièrement les propriétaires de petites et moyennes entreprises, dont une grande partie sont familiales, qui créent plus des deux tiers des emplois en Allemagne. C’est ce que j’ai exprimé dans l’épisode de l’émission susmentionnée « His Family Stebeling », qui possède une boulangerie dans l’État de Thuringe en tant que grand-père depuis près d’un siècle. La famille a rapporté que le coût de production d’un petit morceau de pain, par exemple, est passé de 20 à 70 cents, ce qui signifiait que les clients étaient loin de l’acheter sous la forme de mettre la boulangerie au bord de la faillite.
Si la boulangerie a jusqu’à présent échappé de justesse à la faillite, explique le chef de famille Stevin Stebeling, la fermeture totale ou partielle a effectivement dissous de nombreuses entreprises et institutions qui n’ont pas été en mesure de payer des coûts de production et des prix de l’énergie élevés. Une étude d’Alliance Trade prévoit que le nombre d’entreprises qui feront faillite passera de 14 600 cette année à 16 100 au cours de la prochaine année 2023. Les analystes s’accordent à dire que sans le soutien du gouvernement de dizaines de milliards d’euros depuis la pandémie de Corona, les faillites auraient été de plus en plus rapides, et l’ampleur de la pauvreté aurait été plus large et des troubles sociaux se seraient produits. Voici le problème que ce soutien touche à sa fin à la lumière des engagements et des charges accumulés qui ont drainé les réserves de l’État pendant la période Corona et la guerre en Ukraine. Pire encore, l’approvisionnement en gaz russe pourrait être suspendu de façon permanente et le gouvernement n’est pas en mesure de fournir une alternative aussi rapidement que nécessaire. Cela signifie la possibilité de diviser la société, le risque de « chaos », la souffrance de l’économie d’un « accident vasculaire cérébral » et la souffrance de millions de personnes de la pauvreté l’hiver prochain, a déclaré le Premier ministre bavarois Markus Zoder dans une interview à la chaîne de télévision allemande ARD. L’économie allemande et les défis sans précédent de cette peur nous ramènent à la question de Mybert Eilner sur le risque de faillite ? Il ne fait aucun doute que l’économie allemande, qui est le champion de la stabilité en Europe, continue de reposer sur des bases solides. Le niveau d’endettement, par exemple, est encore beaucoup plus faible qu’en France, aux États-Unis, au Japon, en Italie et dans d’autres pays industrialisés. Cependant, cette économie est confrontée à des défis sans précédent qui ne se limitent pas à la baisse de l’approvisionnement en énergie et à la hausse des prix. Beaucoup de ces défis sont davantage liés à sa dépendance à l’égard de l’énergie russe qu’à toute autre économie européenne, d’une part, aux intrants étrangers et aux exportations en dehors de la zone euro, en particulier vers la Chine et les États-Unis, d’autre part. Avec la baisse des approvisionnements énergétiques, les récessions mondiales, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la hausse des prix, ces exportations, qui ont été le pilier de la prospérité de l’Allemagne pendant plus d’un demi-siècle, sont en déclin. La Société du commerce extérieur et de l’investissement rapporte que le taux de déclin a augmenté de plus de 7% au cours de la dernière année. On estime que la baisse sera beaucoup plus forte cette année.
Une nouvelle direction, mais où ?
Les analystes s’accordent à dire que la situation ne reviendra pas à ce qu’elle était avant la guerre en Ukraine et la crise du Coronavirus, ce qui signifie que l’économie allemande devrait être redirigée vers de nouveaux marchés. À la lumière de l’évolution de l’économie mondiale, cette tendance devrait être prise en compte par les marchés allemand et européen, a déclaré Henrik Müller, analyste économique chez Spiegel Online.
Entre autres choses, la nouvelle tendance signifie soutenir la demande de produits allemands dans l’espace européen grâce à de nouvelles mesures et politiques qui améliorent le pouvoir d’achat des gens et soutiennent la créativité dans la recherche d’alternatives aux intrants importés. Ici, par exemple, les charges fiscales allant jusqu’à 45% du revenu de certains segments et 30% du revenu majoritaire en Allemagne et dans de nombreux pays de la zone euro peuvent être allégées.
À la lumière de l’aggravation de la crise énergétique, le gouvernement allemand tente de créer un « parapluie de protection » pour les entreprises en difficulté dans les secteurs du gaz et d’autres hydrocarbures, mais les représentants de l’opposition se plaignent de la lenteur de l’action sur cette voie et de la mauvaise coordination européenne dans ce domaine. Partout dans le monde, quel que soit le succès futur du gouvernement, nous sommes sur le point de rationner l’énergie et de continuer à baisser le niveau de vie, en particulier chez les personnes à revenu faible ou moyen.
DW
