Au moment où les spéculations suggèrent que les talibans seront en mesure de contrôler une grande partie du territoire afghan après le retrait des troupes étrangères, le secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace a déclaré mercredi que son pays s’occuperait du mouvement s’il participait au gouvernement et respectait les droits de l’homme. Wallace estime que les talibans aspirent à une « reconnaissance internationale » pour obtenir le financement et le soutien nécessaires à la reconstruction du pays.
Bien qu’il ait reconnu que cela déclencherait une controverse, le secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace a révélé que Londres traiterait avec les talibans en Afghanistan s’il entrait au gouvernement et respectait les droits de l’homme.
Les forces étrangères en Afghanistan depuis 20 ans dans le cadre d’une coalition dirigée par les États-Unis sous l’es desquelles l’OTAN a entamé leur retrait final du pays au début du mois de mai, qui devrait être achevé d’ici la fin du mois d’août.
« Quel que soit le gouvernement, le gouvernement britannique coopérera avec lui à condition qu’il respecte certaines normes internationales », a déclaré le ministre dans une interview publiée mercredi dans The Telegraph.
« Mais comme avec d’autres gouvernements dans le monde, s’ils agissent d’une manière qui est gravement contraire aux droits humains, nous reconsidérerons notre relation », a-t-il déclaré.
Le secrétaire britannique à la Défense a reconnu que les perspectives de coopération avec les talibans pourraient être controversées, d’autant plus que 457 soldats britanniques ont été tués en Afghanistan, mais « tous les processus de paix exigent une compatibilité avec l’ennemi ».
En raison de ce retrait, les Taliban, arrivés au pouvoir de 1996 à 2001, ont lancé il y a deux mois une offensive contre les forces afghanes qui leur a permis de prendre le contrôle de vastes zones rurales. Al-Shabaab dit qu’il contrôle 85% du territoire afghan.
Alors que les négociations officielles lancées à Doha restent dans l’impasse, Wallace a appelé les talibans et le président afghan Ashraf Ghani à travailler ensemble pour rétablir la stabilité dans le pays après des décennies de conflit.
Contrôle aux frontières
Les rebelles ont récemment pris le contrôle d’importants postes frontière avec l’Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan, ainsi que de plusieurs zones dans des États adjacents à Kaboul, faisant craindre qu’ils n’attaquent bientôt la capitale et son aéroport, la seule porte de sortie de la ville pour les ressortissants étrangers.
Selon le secrétaire britannique à la Défense, les talibans aspirent à une « reconnaissance internationale » pour obtenir le financement et le soutien nécessaires à la reconstruction du pays, « cela ne se fait pas s’ils lèvent la bannière du terrorisme », ajoutant qu'«ils doivent être des partenaires dans la paix ou ils seront confrontés au risque d’isolement ».
France24/AFP